Assister à un concert, flâner dans un zoo ou profiter des frissons d’un grand huit : ces expériences sont synonymes de plaisir et d’évasion pour le public. Pourtant, dans l’ombre des rires et des projecteurs, des milliers de professionnels œuvrent chaque jour dans des conditions souvent méconnues – et pas toujours sans risques. Dans les parcs d’attractions, les salles de spectacle ou les espaces culturels, la santé et la sécurité au travail (SST) méritent une attention bien plus soutenue.
Une mosaïque de métiers, une multitude de risques
Ce qui rend ces secteurs particulièrement complexes, c’est la diversité des métiers et leur forte saisonnalité. Accueil, vente, restauration, nettoyage, entretien, montage de décors, animation ou maintenance : chaque activité implique des risques spécifiques, souvent accentués par des conditions de travail intenses et des périodes d’activité concentrées. Dresser une cartographie complète des dangers relève presque de l’exploit, d’autant que la plupart des entreprises concernées sont de très petites structures (TPE), avec peu de moyens à consacrer à la SST.
Saisonniers, intermittents, intérimaires : les invisibles du risque
La majorité des salariés dans ces secteurs sont des travailleurs non permanents : jeunes, saisonniers, intermittents ou intérimaires. Peu formés, souvent peu expérimentés, ils sont particulièrement exposés aux accidents. D’après les données du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels), plus de la moitié des accidents sont liés à la manutention manuelle, et près de 30 % à des chutes. Le manque d’accompagnement et de formation initiale explique en grande partie cette situation. Pour y remédier, certaines grandes entreprises anticipent et intègrent les nouveaux arrivants en amont de la saison, leur proposant des formations adaptées. Malheureusement, cette approche reste trop rare dans les plus petites structures.
Prévenir les violences externes : un enjeu sous-estimé
Travailler au contact du public, c’est aussi s’exposer à des incivilités, voire à des agressions. Ces violences externes, bien que moins visibles que les risques physiques, impactent fortement la santé mentale des salariés. Il est donc crucial d’adopter une démarche systématique de prévention : identifier les situations à risque, former les équipes à la gestion de conflits, repenser les espaces d’accueil… autant d’actions qui peuvent limiter les tensions et protéger les travailleurs.
